mardi 7 juillet 2015

quelqu'une

À notre première rencontre je la trouvais quelconque.
C'est quelqu'un ! me dis je à la deuxième.
À l'issue de la troisième quiconque n'était pas elle me semblait superflu.
Lors de la quatrième je n'imaginais plus quelqu'autre vie où elle ne fut pas.
A la cinquième, accompagnés de quelques amis, nous passâmes successivement devant monsieur le Maire et monsieur le Curé.
Et depuis je la rencontrais tout le temps, à chaque heure, chaque minute, partout, jusque dans mon lit.

Là nos rencontres se faisaient jonctions, collisions, conjonctions. Nous conjuguions le verbe aimer au présent, au passé, à l'infinitif futur.

Un jour nous quittâmes le cocon. Nous allions au dehors, au spectacle, à la messe, à la Mer. 
Je retrouvais de vieux amis, nous reparlions de politique et de mes théories. Bientôt je réorganisais mon existence autour de mon travail.
Dès lors ses apparitions impromptues dans mon cabinet de travail me semblaient quelquefois inopportunes. 
Puis toujours importunes.
C'est quelqu'un ça ! pensais-je, exaspéré.

À notre divorce je me demandais ce que j'avais bien pu lui trouver : elle était tellement quelconque.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, très heureuse de vous lire à nouveau, je ne sais pas si vous êtes drôle, mais votre humour me manquait presque, que vos écrits perdurent dans le temps, en tout cas, je vous le souhaite.

Anonyme a dit…

Féminine, (mais pas féministe) anonyme aussi, je dirai qu'à ses Horions implacables et son humour méphistophélique, j'ai préféré cet apaisant moment d'apostasie et de grâce où il se Thésée.
Une Amazone émérite et fière de l'être.
Bien à vous

Anonyme a dit…

Bonsoir, Mea culpa, je n'écris pas aussi bien que vous, je ne suis pas une intello,je trouve ce poème excellent, because mon ex-mari aurait pu l'écrire, mais il est loin le temps où il zonait et où il m'écrivait des poèmes à la bougie !
Je ne peux que remercier Monsieur Niesche, il m'a permis d'avancer dans ma réflexion personnelle, et je suis très sélective quand au choix des personnes qui me font avancer, il y en a eu peu, mais celle à qui j'accorde ma confiance sont généralement d'un niveau très élevé, non point intellectuellement mais spirituellement, après le reste, je m'en tape le coquillage........

Anonyme a dit…

Il m'a aussi permis d'avancer... dans la douleur. "Ce qui ne tue pas rend plus fort" F. Nietzsche

Anonyme a dit…

Bonjour, personnellement je ne mettais jamais vraiment posée de questions sur le féminisme et l' analyse de Monsieur Niesche m'a permis d'avoir un autre positionnement, j'ai rencontré avec plaisir cet été quelques spécimens, la dernière une future assistante sociale, (j'avoue espérer qu'elle aura un peu de mal à trouver un poste dans son secteur), mais là je ne suis plus positive, et ce n'est pas politiquement correct !

Anonyme a dit…

En tout cas je vous souhaite beaucoup de bonheur et à l'auteur de ce blog aussi...